Expérimentations libres
des membres et personnes sympathisantes du collectif
Rédemption
Rédemption au cœur de la fournaise des voleurs qui passent au galop sur de grands chevaux. Comme les sentiments qui explosent dans des compartiments. Tu ne tueras point, disait-il du haut des chaires de l’Église! Valeurs et morales des bons sentiments. Quand le sourire qui masque son mensonge se trace sur la peau, de suaves allégories envahissent mon cerveau en état carbonique. Je m’étire au passage bucolique. J’attends encore les bonnes paroles qui tournoient tels des vautours dans mes oreilles saoules. J’avale les rengaines de bourgeois affreux qui s’offrent un condo en boîte de conserve, au prix des souffrances quotidiennes. Je pense à l’imbécile qui court après la réussite sociale, que je ne comprends pas. J’assiste seul, en arrière-fond grisard, à un départ canon au nom de la nouveauté, des fonctions nouvelles que lui offre son corps plus rapide et plus chantant que mes éternelles réflexions, sur un globe qui tourne de plus en plus en boucle dans une dérive que je ne cherche plus à justifier.
J’offre la rédemption aux âmes qui s’affligent de douleurs d’avoir trop essayé de se faire croire qu’il pouvait quitter les lieux. La quête de rédemption, l’absolutisme judéo-chrétien, dans toute sa splendeur. Tu ne commettras point l’adultère dit l’homme à cette jeune fille encore vierge qu’il s’était payée à prix d’or. Les organes du sinistre ministre explosent au sein même de sa pensée. Elle n’existe plus, lueur du passé au fond d’un regard qui se vide dans l’oubli.
J’offre la rédemption, dans un paquet de cigarettes que crachent les poumons de la serveuse du drive-in cheap du coin de la rue Ste-Catherine. J’offre la finalité dans le bourdonnement de la pipe à eau où gazouille le bruit du hasch qui se consume. Tu ne voleras point l’âme des personnes qui s’affichent devant ton tribunal; sentence à vie pour les pécheurs de la douleur qui se distribue au son des cloches lointaines.
Que serait-il sans moi? Pour leur rappeler l’immense vide qu’ils se targuent pourtant d’ignorer. Le vide céleste des étoiles avale toute cette merde, cette révolution qui n’est plus qu’un lieu commun, cette bêtise de croire que l’Homme pourrait être chose que l’homme. J’offre la rédemption. Tu te trompes de cible, j’offre toute ma délicatesse pour faire souffrir la chair, car de la souffrance naîtra une jouissance; abandonne ton sens, ta recherche de sécurité lassante, tu n’es pas l’œuvre de Dieu. Dieu est loin, très loin d’ici. J’offre la rédemption au fond d’une bouteille de gin qui s’étale vide sur le plancher de danse.
Rédemption! Rédemption! Ah! ah! ah! Foutaise, tu le sais bien. Cette pente n’a pas de fin, cesse d’avoir peur…
Photo-reportage près de Van-Horne
Exploration urbaine, un édifice abandonné se trouvait sur ma route.
Voici le lien vers les images haute résolution : http://flic.kr/s/aHsjwpad1m
Relâchement
Pousser, manger, haïr.
Paraître, s’investir et s’accrocher au fond du sac.
Sucer le socle de l’incontournable : paraître pour manger… manger… paraître.
Frissonner et languir.
Faire quelque chose pour tracer du vide. Se vider pour oublier, ne rien faire pour s’effacer, manoeuvrer pour continuer…
S’écraser à plat ventre sur un plancher… et dormir.
alpha
α
En physique, la constante de structure fine, est une constante fondamentale qui régit la force électromagnétique assurant la cohérence des atomes et des molécules.
α se calcule en divisant le carré de la charge d’un électron par le produit de la vitesse de la lumière et de la constante de Plank. Toutes unités sont cancellées. Nous avons une valeur pure correspondant à un peu plus de 1/137.
Et pourquoi pas 1/137 ?! Pourquoi pas 42 ! Là il me semble que ça aurait plus de sens…
C’est comme l’ultime valeur, qui fait que tout, mais vraiment tout, se tient et il faut que ce soit une affaire comme: 7,297 352 5376 * 10-3 !!?
Est-ce que cette valeur est telle à cause d’une profonde logique encore innacessible ? ou bien est-ce le fruit d’un hasard complexe et insensé ?
Ce doit être qu’on est dans le champ avec notre système de numération décimal. Peut-être qu’on pourrait y trouver un sens avec le système de numération en base Shadok…
« Sois Libre »
(Cliquez sur «lecture» avant de commencer)
Une journée comme il y en a d’autres. Je devais aller à un cours. Le genre de cours donné par un prof imbus de lui même. A peine assis, je me relève et prends la porte. D’un pas décidé, je sors de l’université, monte dans le métro en direction du nord. Sans aucun objectif. Je sors à la dernière station, rive nord. Je marche quelques mètres et aperçois un magasin de musique. Je rentre. Plusieurs guitares bons marché. J’en essaye une avec un cutaway, qui permet d’aller jouer dans les aigus. Le son est ample, la touche est confortable, la tenue est légère. Je l’achète immédiatement. Je quitte le magasin avec ma nouvelle acquisition et marche le long du fleuve. Je m’installe sur un quai flottant, inspire, et souffle.
Je passerai le reste de l’après-midi là, à jouer au rythme de l’eau.
Nous sommes cinq ans plus tard. Je suis à San Francisco. En tant que musicien, j’ai pris en couleur, en nuance et en présence. J’ai toujours ma guitare avec moi. C’est notre dernier voyage. Avec tout humilité, Il est temps pour moi d’en trouver une plus à mon jeu.
Je cherche un endroit où je pourrais jouer.
Je marche sur Masson, vers l’est. Arrivé au bord de l’eau, sur Embarcadero, à ma grande surprise, je retrouve une construction familière. Il s’agit d’une fusée, une installation artistique présentée à Burning man l’année du thème «Evolution». Je m’installe dessous. Je joue une dernière fois.
Ce que vous écoutez actuellement, c’est un adieu.
Je pose la guitare puis m’en vais. Pas un abandon, juste un don. À la providence, à whoever may come and take it. Un couple de jeunes mariés apparaît alors, pour se faire photographier sous la fusée, la guitare en arrière plan comme si elle faisait partie du décor. Ce qu’aucun d’eux ne se doute, c’est de ce qui est inscrit en arrière de la guitare…
Je + Je (elle) + Je (lui) + Je (∞)
Dernièrement, dans une assemblée politique de quartier, j’entendais un homme d’âge honorable s’insurger sur la désuétude des biens de consommation produits : «S’ils sont capables de mettre des satellites en orbites dans l’espace, dit-il, et qu’ils restent en bon état pendant plus de vingt ans, ils ne viendront pas me faire croire qu’ils ne sont pas capables de faire des «chars» qui dureraient un peu plus longtemps avant de les envoyer à la cour à «scrap»!» …En effet, la logique du marché semble aller à l’encontre de la logique du commun des mortels. Je ne ferai malheureusement (ou heureusement?) pas de leçon d’économie, car j’en ai ni l’aptitude, ni la prétention. Mais un point qui me heurte à la réminiscence de ce judicieux commentaire est l’emploi du 3e pronom personnel du pluriel, ce «ils» accusatif. Ceux que cet homme pointait, ce « ils », ce regroupement lointain et dépersonnalisé, qui semble avoir bien du pouvoir et contrôler bien des lois marchandes (qui, doit-on vraiment le spécifier? ont des impacts sur bien des vies). Qui sont-ils? Serait-ce possible ultimement d’envisager de remplacer ce ils par un vous, tel une discussion plus directe, plus humaniser et qui ne tombe pas dans la paranoïa accusative? Ou encore serait-ce mieux d’y voir un nous, tous ensemble, d’y voir un projet commun où nous avons le contrôle de nos vies ? Et si je pousse la réflexion à son apogée (et inspirée par un certain sociologue, Touraine), devrait-on commencer par nommer ce nous par un «Je»? Le sujet en pleine possession de ses moyens, de ses connaissances et dans la reconnaissance des limites de sa connaissance. Et surtout, surtout, le sujet, dans la reconnaissance à l’égard de ceux qui l’environnent, l’altérité qui lui ressemble mais qui n’est pas sont égale ni sont prochain, il est différent dans toute sa légitimité et de cette différence naît le plaisir de se côtoyer avec toutes les spécificités qui nous font dire que « Je » est nul autre.
Et le je + je (elle) + je (lui) + je (∞) = un nous en santé.
Page noire
Réalisé en 2007 par Mathieu Pellerin, Eve Bernier, Daryl Hubert, Christelle Belinni et Alex Quessy.
Île bizarre
(Animation: glisser le curseur sur l’image pour lancer.)
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Vent
Vent
Vantardise
Vaniteux
Coup de vent
Vent glacial de l’aube
Tombe sur mon caniveau en vente
Pour un passage au quai de Vendôme
Vent
Variable cannibale
Vassal
Ton cauchemar d’hier s’efface devant
Te laisse au vent
Des idées cognent au ventre
Des caresses vampiriques
Tornade qui prend son envol
Dans les jardins des vandales
Ventriloque de la parole facile
Qui attire la vengeance
Mes yeux vendangent de rougeurs
Vent
Partir au vent
Un vendredi
Sans mot dit
Les papillons
Les papillons des désirs
Tournoient sans fléchir
Dans les pensées rêveuses
Des courbes avantageuses
Sur un dessin de neige
Caligraphié de nuages
Sur un chemin lointain
Une savoureuse douceur
Des mages éclaireurs
De leurs mains coulent des nuées
Des roses éclaboussées
Typographiées par un marteau
Lentement sur papier comme chair sur os
Prendront forme les tourmenteuses attirances
Qui s’appliquent fer rouge sur sang
Des destins qui s’abreuvent au Cap Tourment
Solides espèrent d’amères galères
Qui flottent sur les eaux d’autres ères
S’entrecroiseront les grandeurs d’autrefois
Les souvenirs de demains
Et les pensées de maintenant
Ils imploseront dans les néants
Et seront gravés sur les pierres d’Éden
Au croisement des croix et de la foi
Toujours qu’un seul baiser
Par les délices de mes yeux embraisés
Transpireront les désirs
Alors que les papillons s’enfuirent
Les papillons des désirs
Tournoient sans fléchir
Dans les pensées rêveuses
Des courbes avantageuses
Sur un dessin de neige
Caligraphié de nuages
Sur un chemin lointain
Une savoureuse douceur
Des mages éclaireurs
De leurs mains coulent des nuées
Des roses éclaboussées
Typographiées par un marteau
Lentement sur papier comme chair sur os
Prendront forme les tourmenteuses attirances
Qui s’appliquent fer rouge sur sang
Des destins qui s’abreuvent au Cap Tourment
Solides espèrent d’amères galères
Qui flottent sur les eaux d’autres ères
S’entrecroiseront les grandeurs d’autrefois
Les souvenirs de demains
Et les pensées de maintenant
Ils imploseront dans les néants
Et seront gravés sur les pierres d’Éden
Au croisement des croix et de la foi
Toujours qu’un seul baiser
Par les délices de mes yeux embraisés
Transpireront les désirs
Alors que les papillons s’enfuirent
Orage
Au bout du chemin il y avait l’orage
Comme tant de fois quand s’envolent les anges
Je suis flottant au dessus des abîmes
Comme perdu au firmament des cimes
De mes idées je soulève des mondes
Qui s’évanouissent en grains de poussière
Des châteaux si vastes parsèment mon empire solitaire
Et se déconstruisent au lever des aubes
Général aux armées fantomatiques
Les sentinelles dansent au rythme frénétique
Réveillé par les nuées d’hommes métalliques
Je vois mes armées franchir la passe colérique
Dans un bruit de criquet de fracas ordonné
Ils avancent dans un destin qui s’est emballé
Au loin la reine courtise les saltimbanques
Dans des orgies aphrodisiaques
La terre de ma haine se noie de rouge
Qui en longues traînées d’oublis s’étale
Sur le sol roulent les bouteilles
Qui est-elle?
Elle chante aux éclats diurnes
Sur la musique d’orchestre du passé
Des veilles chansons usées
Par le temps comme les cratères de Lune
Le vent apporte le parfum d’Azazel
La chaleur calcine sa peau jouvencelle
Elle s’évapore en larmes de tristesses éternelles