Julie Aubin

Avis de recherche d’inspiration

Recueil perpétuel | Encore toi!

Vers un refus global…

Je lui ai dit, en hachant mes paroles que nous devions manger pour le souper : « Trois rossignols ne peuvent me donner le bonheur. » Et le regardant bien en face : « Si je remplis la maison de rires tu sais ces beaux rires près de la route qui conduit à la forêt vas-tu me serrer la main ? » II a dit : « Oui. »

Thérèse Renaud, Les Sables du rêve, 1946

Ces voyages sont aussi dans le nombre l’exceptionnelle occasion d’un réveil.

Des perles incontrôlables suintent hors des murs.

L’inviable s’infiltre partout

Le règne de la peur multiforme est terminé.

Un nouvel espoir collectif naitra.

Nos passions façonnent spontanément, imprévisiblement, nécessairement le futur.

Nous poursuivrons dans la joie notre sauvage besoin de libération.

Des traditions en suspend

11 novembre, Sankt Martin :

Sankt Martin… Ein Kinderlachen in Deutschland. Sternenklare Nacht. Lichter wirren durch die Dunkelheit.

Parfois, les traditions se font timides, ne nous parlent plus comme avant, et un jour se meurent, faute de dialogue.

La famille, haut-lieu de milles projets, nous incite à raviver la flamme, à créer des rituels qui se muteront en petites traces de continuité confortable dans les récits d’enfance. Presque spontanément, on brise la routine, on se crée une communauté conviviale, volontaire, qui entre dans la danse sans se faire prier. On rassemble les matières premières; un souper réconfortant, un peu de lumière et des mains qui bricolent. Une tradition s’exporte au-delà de l’océan, l’héritage se transmet à notre famille élargie, devient nôtre.

Première édition de Sankt Martin dans notre ruelle de Villeray. Encore toi, expression de joie et de lumière, de sourires en dents de lait.

Ich gehe mit meiner Laterne und meine Laterne mit mir.
Dort oben leuchten die Sterne, hier unten leuchten wir.

Des idées en suspend

Des idées en suspend, qui s’additionnent sur des listes imaginaires ou griffonées. Celles qu’on se partage, pour qu’elles deviennent un peu tangibles parmi le reste, le quotidien, l’aujourd’hui-et-demain de notre vie. Qui reviennent sans cesse en tête, jusqu’à ce qu’elles se matérialisent, un jour ou jamais. Un sac de tissus abandonnés à Montréal, milles possibilités rappelées au regard embué par l’inertie et la fatigue.

Et puis, la naissance de l’idée.  

Perspective(s) d’une rencontre

Ce que les autres pensent, comment ils nous voient, ce qu’ils veulent bien entendre dans nos mots, et ce qui leur échappent aussi ; l’accès aux perceptions des autres, impossible mais à quelque part source d’un désir ambivalent.

Le Dieu de l’ubiquité assiste à la première rencontre entre Simon et Henriette, deux Montréalais qui n’ont en commun que la recherche de l’amour et un serveur qui les fixe pendant qu’ils discutent…

Notes techniques :

Ceci est un premier essai de profiter de HTML 5 pour avoir des animations interactives en utilisant Processing. Au début, le JavaScript précharge toutes les images nécessaires, donc en fonction de votre connection internet, ça pourrait prendre un peu de temps avant que tout s’affiche comme il le faut (normalement moins de 5 sec).
L’oeuvre a été testée avec Chrome, Firefox et Internet Explorer.

La durée totale est de 5 min 40, et il est impossible d’avancer ou de reculer la vidéo. Pour apprécier toutes les perceptions, il faudra donc revoir la vidéo (en rafraichissant le site web, vous reviendrez au début).

Cliquez sur l’image pour ouvrir l’animation (sur laquelle vous pourrez interagir à l’aide de la souris):

Convergence des potentiels

Un lieu, enfin. Un rendez-vous, coin William et Eleanor, quelque part entre décembre 2015 et mai 2016. Du concret qui perce notre bulle jusque là construite de rêves. Et qui déstabilise.

Nous regarderons la ville de bas en haut, nous qui sommes habitués au contraire. Notre champ de vision nordique sera obstrué par les gratte-ciel, par les tours à bureau, le centre-ville dans toute son exubérance. Nous verrons Montréal autrement, verrons quotidiennement son américanité, ses tailleurs et ses complets, sa frénésie qu’on se gardait pour les occasions spéciales.

Amener du contraste
Balancer les couleurs
Dans un quartier laboratoire
titanesque pour êtres urbains
créer des îlots de chaleur
humaine

Car il ne faut pas se fier aux apparences. Avec de la chance, il y aura encore les vestiges d’avant, les restes d’une époque révolue, ouvrière et populaire. De quoi s’attacher au quartier, se rattacher à ses racines. Et il y aura le canal, sans doute plongé dans l’ombre par des nids d’oiseaux rares, mais où coulera toujours cette même eau, un cycle qui se renouvelle sans cesse, et où s’étirent des chemins aux détours invitants.

Canal et basse ville
Y investir les interstices et faire germer des vivaces
Créer du chez-soi collectif
et planter des tournesols
à l’ombre des tours à condos

Et il y aura toujours les symboliques bancs d’église à l’air libre qui contemplent les grands arbres, comme s’il fallait saisir ce mince espoir verdoyant, cette nature qui se déploie envers et contre tout, et s’en faire une foi.

Au moment où l’on choisit
le moins facile l’inattendu le pas très confortable
on sait que l’on s’en va d’autant plus
vers un futur à bousculer, démultiplier et confronter, vers un futur à créer.