Poésie

L’ordre du jour

L’ordre du jour

Il nous faut de l’ordre ordonné

Messieurs les gendarmes

Il faut passer les rebelles aux armes

Ordre est donné d’obéir

L’obligation en finir

Dans l’ordre des nobles notables

Passent sur les rues droites

Droiture et pourriture

Ne feront jamais bon ménage

Honorables personnages

Sonnons les cloches

Pour vider cette poche

De résistance

Persistante

Ennuyante

Énervante

Ordre, au pas militaire

Ordre, au pas disciplinaire

Ordre, Ordonné

Feu à volonté

Relâchement

Pousser, manger, haïr.

Paraître, s’investir et s’accrocher au fond du sac.

Sucer le socle de l’incontournable : paraître pour manger… manger… paraître.

Frissonner et languir.

Faire quelque chose pour tracer du vide. Se vider pour oublier, ne rien faire pour s’effacer, manoeuvrer pour continuer…

S’écraser à plat ventre sur un plancher… et dormir.

Les papillons

Les papillons des désirs

Tournoient sans fléchir

Dans les pensées rêveuses

Des courbes avantageuses

Sur un dessin de neige

Caligraphié de nuages

Sur un chemin lointain

Une savoureuse douceur

Des mages éclaireurs

De leurs mains coulent des nuées

Des roses éclaboussées

Typographiées par un marteau

Lentement sur papier comme chair sur os

Prendront forme les tourmenteuses attirances

Qui s’appliquent fer rouge sur sang

Des destins qui s’abreuvent au Cap Tourment

Solides espèrent d’amères galères

Qui flottent sur les eaux d’autres ères

S’entrecroiseront les grandeurs d’autrefois

Les souvenirs de demains

Et les pensées de maintenant

Ils imploseront dans les néants

Et seront gravés sur les pierres d’Éden

Au croisement des croix et de la foi

Toujours qu’un seul baiser

Par les délices de mes yeux embraisés

Transpireront les désirs

Alors que les papillons s’enfuirent

Les papillons des désirs

Tournoient sans fléchir

Dans les pensées rêveuses

Des courbes avantageuses

Sur un dessin de neige

Caligraphié de nuages

Sur un chemin lointain

Une savoureuse douceur

Des mages éclaireurs

De leurs mains coulent des nuées

Des roses éclaboussées

Typographiées par un marteau

Lentement sur papier comme chair sur os

Prendront forme les tourmenteuses attirances

Qui s’appliquent fer rouge sur sang

Des destins qui s’abreuvent au Cap Tourment

Solides espèrent d’amères galères

Qui flottent sur les eaux d’autres ères

S’entrecroiseront les grandeurs d’autrefois

Les souvenirs de demains

Et les pensées de maintenant

Ils imploseront dans les néants

Et seront gravés sur les pierres d’Éden

Au croisement des croix et de la foi

Toujours qu’un seul baiser

Par les délices de mes yeux embraisés

Transpireront les désirs

Alors que les papillons s’enfuirent

Orage

Au bout du chemin il y avait l’orage
Comme tant de fois quand s’envolent les anges
Je suis flottant au dessus des abîmes
Comme perdu au firmament des cimes
 
De mes idées je soulève des mondes
Qui s’évanouissent en grains de poussière
Des châteaux si vastes parsèment mon empire solitaire
Et se déconstruisent au lever des aubes
 
Général aux armées fantomatiques
Les sentinelles dansent au rythme frénétique
Réveillé par les nuées d’hommes métalliques
Je vois mes armées franchir la passe colérique
 
Dans un bruit de criquet de fracas ordonné
Ils avancent dans un destin qui s’est emballé
Au loin la reine courtise les saltimbanques
Dans des orgies aphrodisiaques
 
La terre de ma haine se noie de rouge
Qui en longues traînées d’oublis s’étale
Sur le sol roulent les bouteilles
Qui est-elle?
 
Elle chante aux éclats diurnes
Sur la musique d’orchestre du passé
Des veilles chansons usées
Par le temps comme les cratères de Lune
 
Le vent apporte le parfum d’Azazel
La chaleur calcine sa peau jouvencelle
Elle s’évapore en larmes de tristesses éternelles

La brèche

Illustration et poème publiés par Isabelle Caron et Daryl Hubert dans le recueil Mon village: un personnage, une maison, un souvenir, une histoire. Ce projet a été réalisé dans le cadre du 30e anniversaire de la bibliothèque Gilles Vigneault et le 15e anniversaire du Journal communautaire Le Portageur de Natashquan.

Droit de s’évader dans l’âme d’un village
Où même les vagues nous appellent à coexister
À rendre visible nos mémoires, nos galets
À rendre humaine notre folie, nos voyages…

Ici, nous avons rencontré
D’un coeur à l’autre, des femmes et des hommes
Partageant l’expression d’une danse authentique, folklorique et engagée
Qui de partout, et pour ensemble, nous ont fait rêver.

Rêver d’unité, rêver de pays
Rêver d’histoire et d’infini
Rêver de vous… revoir bientôt
Rêver à cette brèche qui s’ouvre.. sur des possibles tangibles.


Isabelle Caron, et Daryl Hubert. 2011. « La brèche ». In Mon village: un personnage, une maison, un souvenir, une histoire, p. 15-16. Le Journal Le Portageur. Natashquan.

ISBN : 978-2-9812725-0-8
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2011
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2011