2011

Rédemption

Rédemption au cœur de la fournaise des voleurs qui passent au galop sur de grands chevaux. Comme les sentiments qui explosent dans des compartiments. Tu ne tueras point, disait-il du haut des chaires de l’Église! Valeurs et morales des bons sentiments. Quand le sourire qui masque son mensonge se trace sur la peau, de suaves allégories envahissent mon cerveau en état carbonique. Je m’étire au passage bucolique. J’attends encore les bonnes paroles qui tournoient tels des vautours dans mes oreilles saoules. J’avale les rengaines de bourgeois affreux qui s’offrent un condo en boîte de conserve, au prix des souffrances quotidiennes. Je pense à l’imbécile qui court après la réussite sociale, que je ne comprends pas. J’assiste seul, en arrière-fond grisard, à un départ canon au nom de la nouveauté, des fonctions nouvelles que lui offre son corps plus rapide et plus chantant que mes éternelles réflexions, sur un globe qui tourne de plus en plus en boucle dans une dérive que je ne cherche plus à justifier.

J’offre la rédemption aux âmes qui s’affligent de douleurs d’avoir trop essayé de se faire croire qu’il pouvait quitter les lieux. La quête de rédemption, l’absolutisme judéo-chrétien, dans toute sa splendeur. Tu ne commettras point l’adultère dit l’homme à cette jeune fille encore vierge qu’il s’était payée à prix d’or. Les organes du sinistre ministre explosent au sein même de sa pensée. Elle n’existe plus, lueur du passé au fond d’un regard qui se vide dans l’oubli.

J’offre la rédemption, dans un paquet de cigarettes que crachent les poumons de la serveuse du drive-in cheap du coin de la rue Ste-Catherine. J’offre la finalité dans le bourdonnement de la pipe à eau où gazouille le bruit du hasch qui se consume. Tu ne voleras point l’âme des personnes qui s’affichent devant ton tribunal; sentence à vie pour les pécheurs de la douleur qui se distribue au son des cloches lointaines.

Que serait-il sans moi? Pour leur rappeler l’immense vide qu’ils se targuent pourtant d’ignorer. Le vide céleste des étoiles avale toute cette merde, cette révolution qui n’est plus qu’un lieu commun, cette bêtise de croire que l’Homme pourrait être chose que l’homme. J’offre la rédemption. Tu te trompes de cible, j’offre toute ma délicatesse pour faire souffrir la chair, car de la souffrance naîtra une jouissance; abandonne ton sens, ta recherche de sécurité lassante, tu n’es pas l’œuvre de Dieu. Dieu est loin, très loin d’ici. J’offre la rédemption au fond d’une bouteille de gin qui s’étale vide sur le plancher de danse.

Rédemption! Rédemption! Ah! ah! ah! Foutaise, tu le sais bien. Cette pente n’a pas de fin, cesse d’avoir peur…

FIN NOVEMBRE – ATSA

Le tournage a eu lieu le 18 novembre 2011 à la Place Émilie-Gamelin à Montréal pour la soirée d’ouverture de FIN NOVEMBRE. Le public était convié à poser un geste cathartique collectif symbolisant la chute du capitalisme sauvage ayant provoqué notre mort et un réveil collectif ou l’entraide et le partage reconstruit notre identité et notre plaisir de vivre ! [Des membres de Pourquoi jamais étaient présents !]

Message de l’ATSA : Vous étiez près de 300 personnes et vous étiez tellement dedans! Et que penseriez-vous qu’on se refasse ça ce printemps, encore plus gros! Plus de moyens, montage et diffusion en direct! Votre énergie est celle dont nous avons besoin pour déclencher autre chose dans ce monde d’abuseurs déconnectés… Encore un immense merci à tous!

Idée originale, conception du scénario et orchestration du tournage : ATSA
Coréalisation de la vidéo : ATSA et Stéphane Grasso
Montage : Stéphane Grasso
Montage sonore : Luc Raymond et François Senneville
Cameras : Nathalie Lebel, Geoffroy Beauchemin, Antoine Lortie Ouellet, Steve Patrie, Émilie Laliberté, Serge Lévesque avec une mention spéciale pour le prêt d’équipement de la part du réalisateur et des opérateurs-trices caméras!
Voix : Annie Roy

« Alive Again »
interprété par CHAMPION
écrit par Maxime Morin
(SOCAN) Rebecca
Makonnen () Emmet Walsh ()
publié par Third Side Music Inc.
Avec l’aimable autorisation de Saboteur 2009
www.djchampion.net

Quand en aurez-vous assez ?

Participation à l’oeuvre collective Quand en aurez-vous assez ? de l’ATSA.

Place Émilie-Gamelin, Sainte-Catherine et Berri, Montréal
http://youtu.be/xRF2w2Ejjxw

Le tournage a eu lieu le 18 novembre 2011 à la Place Émilie-Gamelin à Montréal pour la soirée d’ouverture de FIN NOVEMBRE. Le public était convié à poser un geste cathartique collectif symbolisant la chute du capitalisme sauvage ayant provoqué notre mort et un réveil collectif ou l’entraide et le partage reconstruit notre identité et notre plaisir de vivre ! [Des membres de Pourquoi jamais étaient présents !]

L’œuvre ouverte

…Examinons la poétique théâtrale de Brecht: l’action dramatique y est conçue comme une exposition problématique de certains états de tension, pour lesquels le dramaturge — suivant en cela la technique du jeu « épique » qui se contente de présenter au spectateur, avec détachement, et comme de l’extérieur, les faits à observer — ne propose pas de solutions. C’est au spectateur de tirer les conclusions critiques de ce qu’il a vu. Les drames de Brecht s’achèvent effectivement de façon ambiguë (Galilée en est un remarquable exemple). Seulement, il ne s’agit plus de l’ambiguïté morbide d’un infini entrevu ou d’un mystère vécu dans l’angoisse, mais de celle, très concrète, de l’existence sociale en tant qu’affrontement de problèmes auxquels il convient de trouver une solution. Dès lors, l’œuvre est « ouverte » au sens où l’est un débat : on attend, on souhaite une solution mais elle doit naître d’une prise de conscience du public. L’ « ouverture » devient instrument de pédagogie révolutionnaire.1
  1. ECO, Umberto. L’œuvre ouverte. Editions du Seuil. 1962. 316 pages. (p.24-25) ↩︎

Relâchement

Pousser, manger, haïr.

Paraître, s’investir et s’accrocher au fond du sac.

Sucer le socle de l’incontournable : paraître pour manger… manger… paraître.

Frissonner et languir.

Faire quelque chose pour tracer du vide. Se vider pour oublier, ne rien faire pour s’effacer, manoeuvrer pour continuer…

S’écraser à plat ventre sur un plancher… et dormir.

alpha

α

En physique, la constante de structure fine, est une constante fondamentale qui régit la force électromagnétique assurant la cohérence des atomes et des molécules.

α se calcule en divisant le carré de la charge d’un électron par le produit de la vitesse de la lumière et de la constante de Plank. Toutes unités sont cancellées. Nous avons une valeur pure correspondant à un peu plus de 1/137.

Et pourquoi pas 1/137 ?! Pourquoi pas 42 ! Là il me semble que ça aurait plus de sens…
C’est comme l’ultime valeur, qui fait que tout, mais vraiment tout, se tient et il faut que ce soit une affaire comme: 7,297 352 5376 * 10-3 !!?

Est-ce que cette valeur est telle à cause d’une profonde logique encore innacessible ? ou bien est-ce le fruit d’un hasard complexe et insensé ?

Ce doit être qu’on est dans le champ avec notre système de numération décimal. Peut-être qu’on pourrait y trouver un sens avec le système de numération en base Shadok…

« Sois Libre »

(Cliquez sur «lecture» avant de commencer)

Une journée comme il y en a d’autres. Je devais aller à un cours. Le genre de cours donné par un prof imbus de lui même. A peine assis, je me relève et prends la porte. D’un pas décidé, je sors de l’université, monte dans le métro en direction du nord. Sans aucun objectif. Je sors à la dernière station, rive nord. Je marche quelques mètres et aperçois un magasin de musique. Je rentre. Plusieurs guitares bons marché. J’en essaye une avec un cutaway, qui permet d’aller jouer dans les aigus. Le son est ample, la touche est confortable, la tenue est légère. Je l’achète immédiatement. Je quitte le magasin avec ma nouvelle acquisition et marche le long du fleuve. Je m’installe sur un quai flottant, inspire, et souffle.

Je passerai le reste de l’après-midi là, à jouer au rythme de l’eau.

Nous sommes cinq ans plus tard. Je suis à San Francisco. En tant que musicien, j’ai pris en couleur, en nuance et en présence. J’ai toujours ma guitare avec moi. C’est notre dernier voyage. Avec tout humilité, Il est temps pour moi d’en trouver une plus à mon jeu.

Je cherche un endroit où je pourrais jouer.
Je marche sur Masson, vers l’est. Arrivé au bord de l’eau, sur Embarcadero, à ma grande surprise, je retrouve une construction familière. Il s’agit d’une fusée, une installation artistique présentée à Burning man l’année du thème «Evolution». Je m’installe dessous. Je joue une dernière fois.

Ce que vous écoutez actuellement, c’est un adieu.

Je pose la guitare puis m’en vais. Pas un abandon, juste un don. À la providence, à whoever may come and take it. Un couple de jeunes mariés apparaît alors, pour se faire photographier sous la fusée, la guitare en arrière plan comme si elle faisait partie du décor. Ce qu’aucun d’eux ne se doute, c’est de ce qui est inscrit en arrière de la guitare…