Labyrinthe la suite

Labyrinthe partie II

 Au cœur du labyrinthe, nous trouvons toujours les mêmes choses. Un regard oublié, une main qui s’efface, un baisé sans lendemain. J’ai découvert le sens profond des mélancolies qui tracent un pli sur son visage. Je me noie dans mes pensées carbonisées par le mépris des paroles prononcées comme un réflexe. Je t’aime, saccade ma souffrance. Martèle mon propre oubli. J’entends les lettres qui se typographient sur le vent de ses lèvres.

Nous serons contre le monde à jamais. Il n’y a plus de monde, il n’y a que le silence du vent qui tournoie.

Sur un banc dans un couloir gravé de graffitis d’artistes héroïnomanes, je regarde le temps qui s’écoule sur le sablier de l’homme aux mille regrets. L’accès se referme sur moi. J’entrevois, au loin, le baiser volé dans la nuit. Il s’évanouit, il coule sur le temps comme la crème glacée sur ses lèvres. Il devient irréel. Les larmes sèchent sur ma peau qui brûle d’amers doutes. Je suis rempli d’incertitude qui violace mon avenir. Le dessin des fantômes du néant amoureux s’affiche sur les rebords du corridor.

L’asphalte chaud transperce les semelles de mes bottes. Je marche en insomniaque. Je ne ris plus. J’effectue une boucle sur moi-même. Je suis flottant, je dérive sans autre idée que celle de m’évanouir dans les ombres. Mon cœur s’emplit d’une tristesse sans fin. Le labyrinthe m’absorbe. J’entends au loin les pas d’une sentinelle. Il semble donner desordres.

Soudain l’eau monte, torrent d’amertume grise. Elle monte aux chevilles des indolences. Elle se fiche de la présence d’êtres sur son chemin. Elle monte, elle m’aspire vers le fond. Elle est chaude, très chaude, elle bout de ma déchéance. Je dois maintenant me débattre, elle m’emporte vers un long tunnel circulaire.