Maxime Charbonneau

Vent

Vent
Vantardise
Vaniteux
Coup de vent
Vent glacial de l’aube
Tombe sur mon caniveau en vente
Pour un passage au quai de Vendôme
Vent
Variable cannibale
Vassal
Ton cauchemar d’hier s’efface devant
Te laisse au vent
Des idées cognent au ventre
Des caresses vampiriques
Tornade qui prend son envol
Dans les jardins des vandales
Ventriloque de la parole facile
Qui attire la vengeance
Mes yeux vendangent de rougeurs
Vent
Partir au vent
Un vendredi
Sans mot dit

Les papillons

Les papillons des désirs

Tournoient sans fléchir

Dans les pensées rêveuses

Des courbes avantageuses

Sur un dessin de neige

Caligraphié de nuages

Sur un chemin lointain

Une savoureuse douceur

Des mages éclaireurs

De leurs mains coulent des nuées

Des roses éclaboussées

Typographiées par un marteau

Lentement sur papier comme chair sur os

Prendront forme les tourmenteuses attirances

Qui s’appliquent fer rouge sur sang

Des destins qui s’abreuvent au Cap Tourment

Solides espèrent d’amères galères

Qui flottent sur les eaux d’autres ères

S’entrecroiseront les grandeurs d’autrefois

Les souvenirs de demains

Et les pensées de maintenant

Ils imploseront dans les néants

Et seront gravés sur les pierres d’Éden

Au croisement des croix et de la foi

Toujours qu’un seul baiser

Par les délices de mes yeux embraisés

Transpireront les désirs

Alors que les papillons s’enfuirent

Les papillons des désirs

Tournoient sans fléchir

Dans les pensées rêveuses

Des courbes avantageuses

Sur un dessin de neige

Caligraphié de nuages

Sur un chemin lointain

Une savoureuse douceur

Des mages éclaireurs

De leurs mains coulent des nuées

Des roses éclaboussées

Typographiées par un marteau

Lentement sur papier comme chair sur os

Prendront forme les tourmenteuses attirances

Qui s’appliquent fer rouge sur sang

Des destins qui s’abreuvent au Cap Tourment

Solides espèrent d’amères galères

Qui flottent sur les eaux d’autres ères

S’entrecroiseront les grandeurs d’autrefois

Les souvenirs de demains

Et les pensées de maintenant

Ils imploseront dans les néants

Et seront gravés sur les pierres d’Éden

Au croisement des croix et de la foi

Toujours qu’un seul baiser

Par les délices de mes yeux embraisés

Transpireront les désirs

Alors que les papillons s’enfuirent

Orage

Au bout du chemin il y avait l’orage
Comme tant de fois quand s’envolent les anges
Je suis flottant au dessus des abîmes
Comme perdu au firmament des cimes
 
De mes idées je soulève des mondes
Qui s’évanouissent en grains de poussière
Des châteaux si vastes parsèment mon empire solitaire
Et se déconstruisent au lever des aubes
 
Général aux armées fantomatiques
Les sentinelles dansent au rythme frénétique
Réveillé par les nuées d’hommes métalliques
Je vois mes armées franchir la passe colérique
 
Dans un bruit de criquet de fracas ordonné
Ils avancent dans un destin qui s’est emballé
Au loin la reine courtise les saltimbanques
Dans des orgies aphrodisiaques
 
La terre de ma haine se noie de rouge
Qui en longues traînées d’oublis s’étale
Sur le sol roulent les bouteilles
Qui est-elle?
 
Elle chante aux éclats diurnes
Sur la musique d’orchestre du passé
Des veilles chansons usées
Par le temps comme les cratères de Lune
 
Le vent apporte le parfum d’Azazel
La chaleur calcine sa peau jouvencelle
Elle s’évapore en larmes de tristesses éternelles

Labyrinthe

Et nous entrons dans l’insoluble labyrinthe, là où les espérances sont devenues des habitudes. Affliction d’une époque qui s’autodétruit devant nos yeux laissant la place aux racines qui recouvriront bientôt les ruines de notre temps. Dans l’espace parallèle s’achèvent les mondes qui diffusaient la puissance lumineuse. Nos rêves d’amours implosent en immondes cauchemars au vernis schizophrénique.

Devant le souffle solitaire, des vents glaciaux qui démasquent les personnages guenilles qui se déplacent en mouvement lent sur un échiquier de cases grises, fatiguées par de trop nombreux passages. La boucle tourne et les longs couloirs immaculés de sang démontrent toute la folie de l’œuvre. Les cris, les pleurs, les souffrances des êtres qui se trouvent ici ne s’arrêtent jamais. Il y a trop de voix, trop de cacophonie pour détendre le tympan et comprendre le sens profond des paroles. Elles se perdent dans l’oubli du vide qui s’étale devant les artifices du mensonge. Elles n’ont de sens que de combler le néant.

Et nous marchons lentement vers une autre porte qui s’ouvre sur d’autres longs couloirs barbouillés par autant de haine que nous n’arrivons même plus à voir devant. Le fracas des sentinelles devient notre seul repos contre les voix qui s’intensifient. Elles crient de plus en plus fort les mêmes slogans, les mêmes dérisions pathétiques, les mêmes refrains dans une répétition qui n’aura jamais de fin.

La puissance du verbe n’y pourra rien. Les articulés de bonne conscience se déploient devant le chemin du salut. Il n’y a pas d’issue. Il n’y a que l’habitude, la banalité, la certitude de savoir d’avance les coups qui se préparent dans les aubes rosées des pensées maléfiques. Mais surtout de savoir son impuissance devant les coups portés en plein cœur, de savoir que nous sommes maintenant ici à jamais.