En même temps

L’idée lui tord l’intérieur. Merveilleuse et impossible.
Un chat, attiré par la fable, s’est usé les griffes en vain.

C’est introspectif comme thème.

Pourtant il lui semble que la lumière ventile encore un espoir sucré. Miroiter que l’omniprésence soit enviable… Il n’est pas certain.

Mes images s’effacent au profit des mots et se faufilent, entraînant l’alphabet dans leur course. Le paysage défile, indémêlable.

Alors il décrirait les rêves éveillés.
Chapeau! Il n’a pas de bottes de sept lieues mais un chapeau oui. Et le coiffer est une invitation au voyage.

Promenade en vis à vis.
Deux regards sur un paysage de reflets.
Dedans, dehors. En même temps.

Dedans
Paysage de fourmis au soleil. Craquante agitation de croque-mitaines en costume d’hiver et de marbrures. Pavés mouvants, lézardes en ascension constante vers la sainte coque, le béton concave d’une arche de Noé qui ne se sauve plus qu’en rêve.

Dehors
Les grues, drapeaux en poupe, se livrent des duels essoufflants tout le temps d’un tour de soleil.

Ici
Dans leur course folle, des tortues enivrées se retrouvent sur le dos, incapables du moindre mouvement. Incapables!

Là-bas
C’est un sillon noir que l’on trace sur la neige. Blessure salée du bitume en hiver.

Encore
Je m’endors sur mon cahier, alors que des murs blancs s’effondrent en gris. Des taches dans les yeux, indélébiles, invisibles pour l’autre coté. Un jour je rêve sans dormir, mais ce n’est pas vrai, ce n’est jamais vrai. Ce n’est pas moi qui meurs, ce sont toujours les autres.

Ailleurs
Le temps de l’œuf. La marche militaire. Tu rêves. Il claque des portes à ta fenêtre. Quatre. Étang de cris au crépuscule du chaloupé. Le rythme se balance au bout d’une corde de grillons.
Sentimentale. Tu souffles une brise de jasmin pour que l’écho du voyage te suive jusque dans les plis d’un autre sommeil. Te survive, la soie de la nuit.

Assez
C’est étourdissant. Tant d’incohérence, j’ai mal au cœur.
Soyons sérieux et comptons. Les flocons par bourrasques, les efforts par pelletées et nos pas dans la forêt. Au bord de l’autoroute, l’horizon bleu des érables sous solutés n’inspire pas confiance. L’attraction est ailleurs, les accidents se succèdent pour le plaisir des voyeurs. Au gré des glissades, le long ruban rouge s’anime ou s’arrête. Il fera bientôt noir sur ses berges blanches, et nous jouerons encore le jeu.