novembre 2012

Biosphère badtrip

Durée : 6 minutes

Une manoeuvre, au quotidien, le cycle. Hier au lendemain… tranquillement… il observait l’écho de son esprit sur le sol. Aujourd’hui, encore, il se réveille, se pose, observe, réagit… une mélodie qui cherche à comprendre, à s’évanouir. « Biosphère, badtrip », simplement, une analyse introspective et mystérieuse sur l’écologie.

Jésus Cree

Aujourd’hui je suis allé sur la montagne. Il faisait un temps espoustiflant. Je barre mon vélo. Une sœur s’accroche de moi.

«Belle journée, n’est-ce pas ?»

Pointillant le soleil je dis :

« Oui quand même hein ! Je vais essayer de me rapprocher de lui»

«Priez Jésus, vous aller le trouver».

Il faut toujours se méfier des gens qui disent pas bonjour, ni au revoir. Ils ont souvent un truc à vous vendre.

Et moi ce genre de truc ça m’effraie. Bah si. Je suis du genre à méditer alors j’ai toujours peur que ça m’arrive pour vrai.

Je serais assis en tailleur, au pied d’un bouleau, dans une petite clairière et là tout à coup, j’aurais une vision. Un être lumineux s’approcherait de moi, poserait sa main bienveillante sur mon épaule, et me dirait sur un ton laiteux paternel.

«Mon fils, tu n’es pas perdu, tous tes péchés sont pardonnés, je suis là, et que cet air là, et que cet air là… »

Je me relèverais, les yeux illuminés et je me mettrais à mon tour à préchier la bonne parole autour de moi.

Après tout si j’ai vu Jésus, je peux bien me rendre jusqu’à Dieux. Je sais compter, un, dieux, trois.

Sortant de ma rêverie, et surtout de l’élobarotian mentale d’un texte que j’écrirai plus tard, j’arrive au sommet de la montagne. Et comme sur tout sommet, j’y retrouve la croix en érection cathodique, symbole d’une religion qui s’est courageusement forgée une place dans l’arène sans pitié de la pluralité des con victions. 

Une barrière a même été construite à l’entour pour préserver de jeunes délinquants d’aller y accrocher quoique ce soit d’un peu rouge et voyant. Seulement voilà. Je ne sais pas si c’est juste moi mais, j’ai bel et bien eu une vision.

J’y ai vu un tipi.

Je suis redescendu de la montagne, en me disant qu’on aura tôt fait d’oublier le génocide sur lequel la nation s’est construite, mais qu’on ne le supprimera jamais de l’inconscient collectif.

J’ai pas prié Jésus, j’aime encore mieux dessiner les arbres ou les oiseaux, ce qui fait de moi un Dessinanimiste.

J’ai récupéré mon vélo. Un gars s’est approché de moi : «Tu cherches du pot ?».

J’y ai dit non merci, j’ai trouvé Jésus.