août 2011

Je + Je (elle) + Je (lui) + Je (∞)

Dernièrement, dans une assemblée politique de quartier, j’entendais un homme d’âge honorable s’insurger sur la désuétude des biens de consommation produits :  «S’ils sont capables de mettre des satellites en orbites dans l’espace, dit-il, et qu’ils restent en bon état pendant plus de vingt ans, ils ne viendront pas me faire croire qu’ils ne sont pas capables de faire des «chars» qui dureraient un peu plus longtemps avant de les envoyer à la cour à «scrap»!» …En effet, la logique du marché semble aller à l’encontre de la logique du commun des mortels. Je ne ferai malheureusement (ou heureusement?) pas de leçon d’économie, car j’en ai ni l’aptitude, ni la prétention. Mais un point qui me heurte à la réminiscence de ce judicieux commentaire est l’emploi du 3e pronom personnel du pluriel, ce «ils» accusatif. Ceux que cet homme pointait, ce « ils », ce regroupement lointain et dépersonnalisé, qui semble avoir bien du pouvoir et contrôler bien des lois marchandes (qui, doit-on vraiment le spécifier? ont des impacts sur bien des vies). Qui sont-ils? Serait-ce possible ultimement d’envisager de remplacer ce ils par un vous, tel une discussion plus directe, plus humaniser et qui ne tombe pas dans la paranoïa accusative? Ou encore serait-ce mieux d’y voir un nous, tous ensemble, d’y voir un projet commun où nous avons le contrôle de nos vies ? Et si je pousse la réflexion à son apogée (et inspirée par un certain sociologue, Touraine), devrait-on commencer par nommer ce nous par un «Je»? Le sujet en pleine possession de ses moyens, de ses connaissances et dans la reconnaissance des limites de sa connaissance. Et surtout, surtout, le sujet, dans la reconnaissance à l’égard de ceux qui l’environnent, l’altérité qui lui ressemble mais qui n’est pas sont égale ni sont prochain, il est différent dans toute sa légitimité et de cette différence naît le plaisir de se côtoyer avec toutes les spécificités qui nous font dire que « Je » est nul autre.

Et le je + je (elle) + je (lui) + je (∞) = un nous en santé.

Vent

Vent
Vantardise
Vaniteux
Coup de vent
Vent glacial de l’aube
Tombe sur mon caniveau en vente
Pour un passage au quai de Vendôme
Vent
Variable cannibale
Vassal
Ton cauchemar d’hier s’efface devant
Te laisse au vent
Des idées cognent au ventre
Des caresses vampiriques
Tornade qui prend son envol
Dans les jardins des vandales
Ventriloque de la parole facile
Qui attire la vengeance
Mes yeux vendangent de rougeurs
Vent
Partir au vent
Un vendredi
Sans mot dit

Les papillons

Les papillons des désirs

Tournoient sans fléchir

Dans les pensées rêveuses

Des courbes avantageuses

Sur un dessin de neige

Caligraphié de nuages

Sur un chemin lointain

Une savoureuse douceur

Des mages éclaireurs

De leurs mains coulent des nuées

Des roses éclaboussées

Typographiées par un marteau

Lentement sur papier comme chair sur os

Prendront forme les tourmenteuses attirances

Qui s’appliquent fer rouge sur sang

Des destins qui s’abreuvent au Cap Tourment

Solides espèrent d’amères galères

Qui flottent sur les eaux d’autres ères

S’entrecroiseront les grandeurs d’autrefois

Les souvenirs de demains

Et les pensées de maintenant

Ils imploseront dans les néants

Et seront gravés sur les pierres d’Éden

Au croisement des croix et de la foi

Toujours qu’un seul baiser

Par les délices de mes yeux embraisés

Transpireront les désirs

Alors que les papillons s’enfuirent

Les papillons des désirs

Tournoient sans fléchir

Dans les pensées rêveuses

Des courbes avantageuses

Sur un dessin de neige

Caligraphié de nuages

Sur un chemin lointain

Une savoureuse douceur

Des mages éclaireurs

De leurs mains coulent des nuées

Des roses éclaboussées

Typographiées par un marteau

Lentement sur papier comme chair sur os

Prendront forme les tourmenteuses attirances

Qui s’appliquent fer rouge sur sang

Des destins qui s’abreuvent au Cap Tourment

Solides espèrent d’amères galères

Qui flottent sur les eaux d’autres ères

S’entrecroiseront les grandeurs d’autrefois

Les souvenirs de demains

Et les pensées de maintenant

Ils imploseront dans les néants

Et seront gravés sur les pierres d’Éden

Au croisement des croix et de la foi

Toujours qu’un seul baiser

Par les délices de mes yeux embraisés

Transpireront les désirs

Alors que les papillons s’enfuirent