Labyrinthe V : Le temple

Les feuilles d’automne qui tombent sont le reflet miroir de ma mélancolie. Alors que j’avance à reculons dans les méandres de la ville centre du Labyrinthe. Les alcools d’hier effacent les souvenirs tourmentés, ils effacent son visage de mon esprit. Je m’avance dans les couloirs qui mènent au palais de l’impératrice. Devant moi, deux gardes féminins entraînées pour tuer vos espérances les plus profondes se posent en gardienne du temple de l’oubli. Je n’avais jamais vue porte aussi grande que celle qui se trouvait devant moi. On m’avait informé que franchir cette porte était un point de non retour, que l’effet d’attraction du labyrinthe serait si fort que jamais plus je ne pourrais sortir du centre, que je terminerais ma vie dans une éternelle réflexion et que doucement, je perdrais le sens de toute réalité et même ma raison d’être.

Je tendis le triangle aux gardiennes de la porte. Elles affichaient le mépris de leur rang. J’affichais mon indifférence, l’invitation était valide, j’étais le seul invité de l’extérieur. Le seul assez fou pour accepter l’invitation de l’impératrice. La porte coulissa lentement.

Soudain, je fus pris de vertige. Les effets de la porte n’étaient pas ceux que j’attendais. Je vis une femme que je ne connaissais pas s’avancer vers moi. Je n’avais plus de passé, plus de futur. Je sentais mes connections nerveuses se détendre. Elle me fit signe de la main, je la suivis dans les corridors du labyrinthe intérieur. Ils étaient beaux, ornés de grands poèmes calligraphiés à l’encre de chine.

Nous arrivâmes à la porte de la salle de bal. Sur cette porte se déployait un poème écrit en lettre d’or :

Les ailes de l’ange de feu

Se posent sur mes yeux amoureux

Et je me dépose en larmes

D’amertume

Les ombrages de mes désirs

Qu’elle combat avec plaisir

Elle s’échappe de moi

Emportée par les feuilles d’automne

Dans ces arbres de soir je vois

Les miroirs de mes vadrouilles

Des éclats de verres m’embrouillent