Le 5 octobre 2024, pour fêter les 15 ans de Pourquoi jamais, des membres actifs et anciens membres du collectifs se sont réunis lors un party jam création interdisciplinaire libre dans l’espace collectif de la coopérative d’habitation l’Esperluette à Montréal! Au menu de la création sonore et musicale, de la création visuelle et de la pizza épicée!
Si les choses sont des éclats Du savoir de l’univers, Qu’au moins je sois mes propres fragments, Indéterminé tout autant que multiple.
Fernando Pessoa
Connue de tous, la pratique consistant à lancer une requête d’informations en tapant son propre nom dans un moteur de recherche mène à une évidence : nous existons en plusieurs lieux. Fruit de nos recherches et grappillages en ligne, ce triptyque artistique est construit à partir des archives de nos trois individualités dissoutes dans le cybermagma.
Facebooking
Fragments d’une homonyme belge par Camille(s) Toffoli
Au revoir le noir. Bonjour le rouge.
Jalousie taupes doutes patience
J’ai le droit d’être tranquille Non. Tout problème à sa solution Comme on dit.
Je cherche jamais Misère à croire Qu’on a la tête à chercher l’embrouille. Te le touches et je te tue salope.
Jalousie taupes doutes patience
Je m’en souviendrai gueule de bois Genoux écorchés ouverte dans le dos mal tomber Bu comme des pochtrons Dans votre cul le week-end.
Le pire moment au monde C’est lorsque tu ne peux pas aimer Quelqu’un parce que ton cœur Appartient à quelqu’un qui l’a brisé.
Jalousie taupes doutes patience
N’attends pas les derniers moments Pour lui dire à quel point Tu l’aimes. Chasse le naturel il revient toujours au galop.
La folie nous arrêtera Jamais. Demain peut se passer pleins de choses. N’importe où n’importe quand.
Jalousie taupes doutes patience
Tu as des personnes comme ça. Un confident Un tonton gâteau Toujours là.
Sa flèche vous amène Au chemin du bonheur. Tu me rends tellement bien. Mon hamburger de mon cœur.
À la lueur du diamant doré, je me remémorais mes 92 premières neiges.
Le temps semblait s’écouler de plus en plus rapidement dans mes veines.
Bien enfoncée dans mon fauteuil d’acier, j’observais mon reflet briller dans la lucarne de ma chambre.
Une tignasse terne. Des doigts noueux. Un dos vouté.
À la lisière de mon existence, je ne puis m’empêcher de regarder derrière mon épaule. Et si je pouvais un jour revivre ma vie, que ferais-je autrement ?
Si je pouvais verdoyer à nouveau, je prendrais les choses moins au sérieux.
J’oserais embrasser encore plus fougueusement les fortunes de mer, les faux pas et les folies.
Je m’efforcerais de me sustenter uniquement d’ataraxie et mangerais moins de navets.
Si la vie s’élevait devant moi, je ne laisserais pas le fugace et frêle présent s’échapper.
♦ J’ai pris rendez-vous avec elle plusieurs fois ce mois-ci.Nous avions trente jours pour nous retrouver. Je crois que nous n’avions jamais passé autant de temps ensemble.
Quand je l’ai rencontrée, elle m’a dit qu’elle préférait créer avec les autres ou pour les autres. Qu’elle aimait partager l’art et se laisser surprendre de ce que la création collective pouvait lui apporter comme surprise. Elle m’a également confié qu’elle ne se consacrait jamais à réaliser ses propres projets. Elle n’a pas su répondre quand je lui ai demandé pourquoi. Je crois qu’elle n’ose pas encore me le dire.
Je l’ai prise en photo. J’ai choisi un angle de vue, une perspective, une façon de la sentir. Avant tout, ce sont ses yeux qui m’ont touchés. Ils parlaient d’un vide.
J’ai observé tous les détails de sa peau, la profondeur de son regard absent et son iris absinthe. La composition de son visage, la taille de sa bouche et de son nez. La couleur de ses lèvres, la lumière qui s’y déposait.
Je l’ai jugé sans vergogne. Elle ne me regardait jamais, mais moi profondément et j’ai pu voir dans ses yeux l’ampleur de ses rêves.